Catégories de régime alimentaire
Pour le choix de l’alimentation, j’ai établi trois catégories de régime alimentaire qui sont applicables pour certains arthropodes, comme les cloportes, les iules, les blattes et les crabes. Ces catégorie n’ont aucun fondement scientifique et sont basés uniquement sur mon expérience. Libre à vous de vous référer, ou non, aux informations qui suivent. Mais surtout essayer de faire vos propres expériences. Ces catégories ont pour but d’aider les débutants et de savoir ce que ces animaux mangent ou ne mangent pas, car il est très important de varier l’alimentation de tous les animaux. Cela va enrichir la qualité nutritionnelle des cloportes, dans le cas où vous les élevez pour nourrir vos reptiles ou amphibiens.
- Catégorie 1 : 85% végétarien, 10% xylophage et détritivore, 5% carnivore (granulé pour poissons ou arthropode mort)
- Catégorie 2 : 70% végétarien, 10% xylophage et détritivore, 20% carnivore (granulé pour poissons ou arthropode mort, voir reste de viande)
- Catégorie 3 : 30% végétarien, 10% xylophage et détritivore, 60% carnivore (granulé pour poissons, arthropode mort ou reste de viande)
Oniscidea/Cloporte (Catégories 1, 2 et 3)
Les cloportes sont détritivores : ils vont se nourrir de feuilles ou d’un peu de bois. Mais cela ne leur suffit pas. Ils ont besoin de légumes et d’apports en protéine animale. Quand vous élevez vos cloportes en boîte et que vous donnez la bonne quantité de nourriture, vous pouvez les nourrir tous les 2-3 jours. Il faut éviter d’aller les voir tous les jours, car à chaque fois que vous bougez la boîte ou ouvrez le couvercle, les animaux sont stressés. Le faire trop souvent pourrait diminuer les chances de reproduction (ceci est valabe pour tous les arthropodes élevés en boîte.)
Sesarmidae/Crabe vampire (Catégorie 3) :
Principalement des granulés (1-4 mm), un peu de pastilles pour poissons, d’arthropodes morts ou vivants (grillon, criquet, cloporte, etc.), des végétaux (comme pour les cloportes) et des aliments congelés pour poissons (vers de vase, Artemia salina, Daphnia sp., Mysis sp., etc.). Les crabes ont moins besoin de bois ou de feuilles mortes pour leur alimentation.
Blattaria/Blatte (Catégorie 1) :
Principalement des végétaux (comme pour les cloportes), un peu de granulés pour poissons et/ou des arthropodes morts. Les blattes ont moins besoin de bois ou de feuilles mortes pour leur alimentation, mais ces éléments sont très utiles pour créer des cachettes et limiter le stress.
Diplopoda/Iule (Catégories 1 et 2) :
Les iules sont principalement xylophages et végétariens (comme les cloportes), mais acceptent assez facilement la viande de temps en temps (granulés pour poissons et/ou arthropodes morts).
Tests alimentaires effectués
Voici les aliments que j’ai pu tester lors des deux dernières années, afin de trouver le meilleur aliment pour les cloportes, les iules, les crabes et les blattes :
- Courgette (tranche fine) : 20/10 (meilleur légume pour démarrer une colonie)
- Poivron : 6/10 (moisit rapidement mais bonne valeur nutritive)
- Rave : 7/10 (stock de nourriture)
- Banane : 3/10 (moisit rapidement)
- Peau de banane : 5/10 (uniquement pour les grosses colonies)
- Carotte (tranche fine) : 8/10 (prend du temps à être consommée, stock de nourriture)
- Patate douce : 6/10 (prend du temps à être consommée, stock de nourriture)
- Haricot : 6/10
- Chou-fleur : 6/10
- Chou de Bruxelles : 6/10
- Poire : 3/10 (pas vraiment consommée)
- Pomme : 4/10
- Peau d’avocat : 8/10 (crée des cachettes et se consomme en quelques semaines)
- Chair d’avocat : 1/10 (moisit trop rapidement, uniquement utilisée dans l’élevage de lombrics)
- Noyau d’avocat : 5/10 (stock de nourriture, généralement pas consommé, mais la graine pousse)
- Courge : 7/10 (petites quantités, moisit rapidement)
- Concombre : 5/10 (fine tranche fonctionne bien, mais moisit rapidement)
- Patate : 3/10 (les bactéries colonisent très rapidement)
- Salade : 3/10 (pas trop consommée)
- Feuille morte de plante : 7/10 (consommée en quelques semaines, stock de nourriture, pas de coût)
- Céleri : 6/10
- Fenouil : 6/10
- Colrave : 6/10
- Poireau : 4/10
- Endive : 6/10
Compléments :
- Os de seiche : 7/10 (très bien mais coûteux)
- Calcium en poudre : 5/10 (uniquement pour les grosses colonies, car moisit très rapidement)
- Coquille d’œuf : 7/10 (crée des cachettes, pas vraiment consommée mais peu coûteuse)
- Charbon de bois : 9/10 (cachette, stock de nourriture)
- Mue de reptile : 6/10 (généralement consommée, mais n’est pas adaptée au niveau prophylactique, surtout qu’une mue de reptile peut être porteuse de parasites, tels que des acariens)
Substrats et matériaux :
- Bois mort : 10/10 (utile pour les iules, cachettes, stock de nourriture)
- Feuille morte : 7/10 (cachette, mais doit être renouvelée fréquemment)
- Écorce : 10/10 (indispensable pour les cachettes)
Protéines animales :
- Os de poulet : 8/10 (uniquement pour les grosses colonies et catégorie 3, ou en très petite quantité)
- Reste de gambas : 6/10 (uniquement pour les grosses colonies et catégorie 3, ou en très petite quantité)
- Reste de poissons : 6/10 (uniquement pour les grosses colonies et catégorie 3, ou en très petite quantité)
- Souris : 7/10 (uniquement pour les grosses colonies et catégorie 3, ou en très petite quantité)
- Granulé pour poissons (1-4 mm) : 10/10 (apport en protéines animales, facilement consommé, attention à ne pas en mettre trop)
- Flocon pour poissons : 3/10 (généralement moins riches que les granulés et moisissent plus rapidement, pourrait être utile pour les espèces nécessitant moins d’humidité)
- Pastille pour poissons : 6/10 (stock de nourriture, peut moisir si pas consommée assez rapidement)
- Grillon mort : 10/10 (très utile, voire indispensable pour la catégorie 3, mais rarement pour les catégories 1 et 2)
- Cricket mort : 9/10 (très utile, voire indispensable pour la catégorie 3, mais rarement pour les catégories 1 et 2)
- Blatte morte : 9/10 (très utile, voire indispensable pour la catégorie 3, mais rarement pour les catégories 1 et 2)
- Zophobas mort : 6/10 (très utile, voire indispensable pour la catégorie 3, mais rarement pour les catégories 1 et 2)
- Croquette pour chats : 3/10 (consommée, mais un peu gros)
- Aliment congelé pour poissons (Artemia sp., Daphnia sp., Mysis sp., etc.) : 8/10
- Escargot aquatique (exemple : Planorbella duryi) : 6/10 (cachette, coquille riche en nutriment)
Non consommables :
- Carton (boîte œuf) : 4/10 (cachettes, ne supporte pas l’humidité, consommé avec le temps, bien pour le transport)
- Papier (étiquette banane) : 1/10 (consommé mais inutile, pas mortel)
- Plastique : 0/10 (non consommé, pas mortel)
- Aluminium : 0/10 (non consommé, pas mortel)
Après avoir effectué ces nombreux tests alimentaires, je n’ai identifié aucun végétal mortel pour ces animaux. Toutefois, des recherches complémentaires seraient encore nécessaires pour approfondir cette vérification. La liste est déjà bien fournie, alors n’hésitez pas à varier leur alimentation !
Quantité et fréquences (pour un élevage en boîte)
Pour la quantité à donner, tout dépend de la taille de votre colonie et de son âge.
- Pour une jeune colonie où il n’y a que très peu d’animaux (par exemple 12 cloportes), je ne donne presque que des petits carrés de chaire de courgette (environ 5mm sur 5mm), dispersés dans toute la boîte, sous les cachettes, mais aussi dessus. Généralement, tout n’est pas consommé, alors je retire deux à trois jours plus tard et recommence avec les carrés de courgette.
- Pour une colonie qui a déjà quelques mois, mais qui reste petite (environ 25 cloportes), je commence à varier la nourriture. J’ai tendance à laisser la nourriture même si elle commence à moisir, car en quelques mois, une micro-faune se sera installée (collombole, autre petit arthropode, vers, etc.) et les restes seront tout de même consommés. Mais je donnerai moins de nourriture au prochain nourrissage.
- Pour une vieille colonie de taille moyenne (entre 30 et 70 cloportes), je fais toujours attention à la quantité de nourriture, mais je ne retire plus les restes. Je me permets aussi de mettre des aliments qui moisissent rapidement (os de poulet, restes de poisson, etc.).
- Pour une grosse colonie (entre 70 et 500 cloportes), je ne fais plus attention à la quantité et je ne retire plus du tout les restes. Je sais très bien que tout sera consommé en moins d’une semaine, même si les aliments sont moisis.
Finalement, pour la fréquence, j’essaie de les nourrir tous les deux ou trois jours. Il est donc nécessaire de leur donner suffisamment de nourriture pour qu’ils aient toujours la possibilité de manger, mais pas en trop grande quantité pour éviter que la nourriture ne moisisse.
Il faut aussi éviter de déposer la nourriture trop souvent si vous les élevez en boîte. Il faut garder en tête que chaque fois que vous portez la colonie, vous créez des vibrations. Pour ces animaux qui ont une mauvaise vue, pas d’oreilles externes et qui se basent sur les vibrations, cela peut être particulièrement perturbant. Et cela peut ralentir ou interférer sur la reproduction et la croissance des petits.
Il est certain que ces animaux sont fascinants et il est normal d’avoir envie de les observer régulièrement. Mais il faudrait les déranger le moins souvent possible. Une observation tous les deux à trois jours constitue donc un bon compromis : cela limite le stress causé par les manipulations, tout en assurant un apport régulier de nourriture sans risque de moisissure excessive.
Partir en vacances
C’est une question qui revient souvent, mais rassurez-vous : c’est bien plus simple qu’un chat ou un chien ! Avant de partir en vacances, pensez à nourrir vos cloportes un peu plus généreusement que d’habitude, quitte à ce qu’une petite partie moisisse. Si vous avez prévu la bonne quantité, la colonie peut tenir environ une semaine sans apport supplémentaire.
- Pour des vacances de sept jours ou moins : ajoutez simplement un peu plus de nourriture, cela suffira largement.
- Pour des vacances de plus de sept jours : il est préférable qu’une personne passe au moins une fois par semaine pour nourrir la colonie et vérifier que tout va bien.
Comme je l’ai mentionné, la colonie peut survivre une semaine sans apport, mais cela ne garantit pas une croissance optimale. De plus, sans surveillance, vous ne pourrez pas intervenir en cas de problème. C’est pourquoi je recommande un nourrissage tous les deux à trois jours en temps normal, et de passer à un nourrissage hebdomadaire de façon exceptionnelle, uniquement en cas d’absence prolongée comme durant les vacances.